Vivre Ensemble
Compte-rendu du voyage de l’été 2010.
Effectivement, du mardi 27 juillet au mercredi 11 août 2010, soit deux semaines jour pour jour, Lukunga a vécu au rythme de treize belges dont neuf jeunes (six filles et trois garçons) et quatre adultes (deux femmes et deux hommes).
Lukunga, à 650 Km au sud est de Kinshasa, est le village centre d’un ensemble de douze villages appelé « Groupement Mwenembangu » et qui compte plus de 10.000 habitants.
C’est en pleine brousse, dans le sable. L’eau potable (la source) et la rivière où on va se laver se trouvent à 3 km. Et c’est avec la population de ces douze villages que ces belges ont vécu les deux semaines.
Une population rurale très pauvre, vivant de sa récolte.
Pour la première fois dans la vie de presque toute cette population, voir douze belges (blancs) dans un village pendant deux semaines a été un événement et un véritable choc des cultures ! De part et d’autre, on s’approchait avec beaucoup de prudence, de réserve, car l’inconnu y était encore.
Les villageois voulaient savoir qui sont ces ‘’mindele’’, qu’est-ce qu’ils apportaient dans leurs bagages, etc. D’où les versions telles que celles-ci : « Ces Blancs sont venus construire une usine ici en brousse » ; « Ces Blancs ont découvert des pierres précieuses dans nos sources » ; « Ces Blancs sont venus construire le barrage hydro-électrique de Kakobola » ; etc.
Nos jeunes belges, eux, cherchaient à vérifier encore, peut-être, certaines idées reçues sur ces gens. Cette observation réciproque n’aura pas traîné avant que les deux parties ne s’adoptent mutuellement, surtout que les jeunes belges avaient déjà chacun son correspondant congolais parlant français.
Et c’est mercredi 28 juillet, lors d’une réunion de présentation officielle réunissant la population locale (chefs, notables et autres) et nous-mêmes que tout s’est éclairé.
Ces Belges étaient là pour les aider, améliorer quelque chose dans leur vécu quotidien.
Ils ont apporté dans leurs bagages de quoi construire un local de meunerie, un moulin à installer, de quoi améliorer les conduites d’eau des étangs du village, des panneaux solaires pour le bâtiment du dispensaire, des jeux pour l’animation des enfants, etc.
Dès lors, ça a été un travail d’équipe, surtout avec les correspondants congolais.
Avec quelques maçons du village, les jeunes, belges et villageois ensemble, se sont occupés à transporter, utilisant leurs têtes et leurs épaules sur une distance de 2 km, blocs de ciment et bois pour la construction du local de la meunerie, ils ont aidé à l’installation du moulin qui fonctionne à merveille actuellement.
Tous ensemble, ils ont travaillé aux étangs, et remplacé les conduites en bambou par une conduite en PVC.
Ils ont aidé Jean Michel à l’installation des panneaux solaires sur le bâtiment du dispensaire et actuellement les malades peuvent être soignés sans problème, même la nuit.
Les filles ont réussi quelques animations auprès des enfants du village dont le nombre dépassait toujours les attentes des organisatrices.
Lukunga – Beauvechain – Ensemble, on y va.
On y est allé et tout s’est très bien passé.
Le 11 août 2010, lorsque nos trois jeeps quittaient Lukunga devant l’attroupement de toute la population venue nous dire au-revoir, on pouvait lire sur les visages l’envie de nous voir toujours, la soif de nous revoir, de l’autre côté les regrets du départ. Pour le moment, je crois qu’il faut dire tous nos remerciements à tous ceux qui ont rendu possible ce séjour en RDCongo.
Texte rédigé par l’abbé Macaire Gitango, initiateur du projet et cofondateur de l’ASBL Lukunga Beauvechain Ensemble
Commentaires des jeunes Participants:
« Je ne pensais pas que j’allais autant m’attacher au gens. »
« L’arrivée au village était juste géniale. C’est indescriptible l’émotion qu’on a eue ! Je pense que je n’ai jamais autant pleuré de ma vie. C’est dingue comme les gens sont généreux là-bas. »
» Personnellement, je me suis aventurée seul de l’autre côté de la barrière (de notre campement) pour aller vivre avec les villageois et je ne l’ai vraiment pas regretté, c’est surement ce que je vais retenir le plus longtemps !
« Les moments de silence aussi je les aimais, un silence comme il n’y en a plus ici, tout comme leur nuit noire: un noir tellement sombre qu’on la voit super bien, la voie lactée. »
« …par manque de moyens ils ne se soignent pas, ou bien attendent le dernier moment… On a commencé à en soigner un qui avait une plaie vraiment pas belle, a la fin du séjour on avait plus de 10 gamins par jour, certains venant même des villages voisins car ils avaient entendu que les mindele soignaient gratuitement… »
« … j’ai trouvé cela très bien aussi que l’on participe aux messes, que l’on joue des match de foot, que l’on anime les enfants…, cela a permis aux gens de voir … qu’on était prêts a vivre la vie du village a fond. »
« Je n’oublierai rien de ce voyage, … les moments les plus intenses que j’ai vécu c’étaient les moments où on travaillait, et je parle des travaux physiques lourds, comme creuser pour mettre en place les canalisations aux étangs, porter les bidons, amener les poutres au chantier meunerie… »